Buildings workers – 3

Troisième volet de la série des “Buildings workers”.

J’ai fait un petit retour en arrière dans le temps, pour un hommage à ces travailleurs du bâtiment qui ont fait des prouesses pour montrer au monde qu’il était possible de ne pas rester sur un épisode dramatique et douloureux, mais au contraire qu’il fallait savoir repartir encore plus haut! Il y a donc quelques images de “Ground zero” (23, 24 et 25) lorsqu’en 2010 les constructions des tours du World Trade Center ont commencé à sortir de terre pour s’élever au-delà même de la hauteur des tours détruites (dernière vue de 2016) !

Photo n°29 : Il s’agit d’une vue du gigantesque chantier des “Hudson Yards”, à l’Ouest de Manhattan, le long de l’Hudson river et au dessus de la grande gare de “Penn Station”.
C’est là où il y a le “Vessel”, structure très géométrique que j’ai déjà montrée sous de nombreux angles! Les tours de béton,  d’acier et de verre sont impressionnantes par leurs structures ultra-modernes et les constructions progressent à un rythme étonnant.

Les Châteaux Cathares

Les Châteaux Cathares… ceux du Sud de l’Aude et du Roussillon, ils ont fait partie des 5 fils de Carcassonne… frontière avec le Royaume d’Aragon…

Construits aux 11 et 12eme siècles, renforcés au 16eme siècle sauf Quéribus qui n’a jamais été pris.

Cirques

Quelques photos des alentours du cirque de Gavarnie et autres cirques pyrénéens.

En B&W dans la tradition des grands photographes paysagistes…

Pink

Histoire de continuer à jouer avec un scanner voici 6 “photos” avec ou sans éclairage complémentaire… on peut même essayer de faire des effets “studio”… qu’en pense notre maître Michel Garofano ?

Réponse du “Maître” sus-cité :

“Je pense que tu as une très bonne base de travailleur confiné 🙂

J’aime beaucoup cette jungle inspirée par cette terrible panthère. Tu peux récupérer un morceau de satin pour faire un drapé sur le fond. Il faut un tissus brillant qui renvoie de la lumière. Tu peux aussi éclairer sur le côté avec un téléphone pour faire une lumière très ponctuelle. Tu peux aussi filtrer cette lumière avec des gélatines colorées. Des protèges cahiers par exemple. Mes 3 préférés de la série, les fleurs et la panthère dans la forêt de romarin.”

Macro

‌Pour ce jeudi 26 11 2020, quelques précisions :

  • la 1 : fleur d’azalée – objectif macro 100mm – stacking focus (SF) une quarantaine d’images
  • la 2 : fleur d’arbousier – objectif MP-E 65mm canon – grossissement x3-4 – SF environ 80 images
  • la 3 : plumbago – MP-E 65mm – grossissement x3 – SF 80 images
  • la 4 : idem que la 3
  • la 5 : fleur de néflier – MP-E 65mm – grossissement x3 – SF une centaine d’images
  • la 6 : idem – grossissement x5 – SF une centaine d’images
  • la 7 : fleur de sauge – objectif 100mm macro – SF une trentaine d’images
  • la 8 : détail de la fleur de sauge – MP-E 65mm – grossissement x4-5 – SF une centaine d’images
  • la 9 : fleur de lotus – G5X (compact Canon)

    logiciel traîtement SF : zerene stacker

5 leçons de photographie avec Mary Ellen Mark

by Genaro Bardy, 12 octobre 2020

Lorsque la photographe Mary Ellen Mark est décédée en 2015, elle a laissé derrière elle une quantité gigantesque de photos de sa longue carrière de photojournaliste. Mary Ellen Mark a consacré une grande partie de sa vie à documenter les gens à la marge, dont les histoires ne seraient probablement pas racontées autrement. En travaillant sur de longues périodes avec ses sujets, elle a proposé des photos pleines d’empathie et d’humilité. Certains de ses projets les plus connus comprennent Streetwise, 1983, une série sur les enfants de la rue à Seattle ; Ward, 1981, à l’intérieur d’un hôpital de Salem; et Falkland Road, 1978, dans lequel Mary Ellen Mark photographie des travailleuses du sexe à Bombay.

Un nouveau livre publié par Steidl, édité par son mari, Martin Bell, est un regard complet sur l’œuvre de la photographe. Le livre The Book of Everything contient 600 photos- choisies sur un total de plus de deux millions, et propose également des photographies inédites – de l’extraordinaire carrière de Mary Ellen Mark, avec les histoires qu’elle a choisi d’explorer et de documenter.

Ne m’étant pas encore procuré le livre, je vous propose de découvrir la carrière de Mary Ellen Mark avec certaines de ses photos les plus connues, et quelques enseignements issus des interviews que j’ai pu glané.

Le photographe voleur d’âmes

Je pense simplement qu’il est important d’être direct et honnête avec les gens sur les raisons pour lesquelles vous les photographiez et ce que vous faites. Après tout, vous prenez une partie de leur âme.

Mary Ellen Mark

Prendre une photo serait prendre une partie de l’âme de ses sujets, de ses personnages, et la montrer. Je peux oublier parfois que même si j’ai le droit de prendre une photo, je ne devrais pas prendre cet acte à la légère. Avec une photo on porte une responsabilité avec ce que l’on montre et dans la manière de l’exposer à d’autres yeux que les siens. Peut-être par habitude et sûrement par manque d’humilité, trop souvent je m’abrite derrière mon bon droit à prendre une photo.

Un photographe est trop souvent un prédateur qui chasse l’image en oubliant son sujet et la symbolique que transmet sa représentation. Je prends cette phrase de Mary Ellen Mark comme un rappel de ce que peut contenir une photo, et un appel à passer plus de temps à expliquer ma démarche aux personnes que je photographie, ou tout simplement avec eux.

Photo Mary Ellen Mark
Photo Mary Ellen Mark

Photo Mary Ellen Mark

De l’importance de travailler des photos seules

Dorothea Lange, Margaret Bourke-White et Eugene Smith font partie des photographes qui m’ont inspiré. Ils et elles ont pris des images puissantes, fortes. Certaines de leurs images sont devenues des icônes. Voilà le genre de photographies que j’aspire à faire. Ce sont des images très difficiles à prendre, car vous n’en avez qu’une certaine quantité en vous que vous pouvez faire dans une vie. Pour moi, c’est ça la grande photographie.

Mary Ellen Mark

J’essaie toujours de penser à des photos uniques. Ce qui est important pour moi, c’est de faire des photos individuelles fortes. Quand je regarde un photographe documentaire ou un photojournaliste dont j’aime beaucoup le travail – quelqu’un comme Eugene Smith – c’est parce que les images sont des photos uniques. Je pense à ses superbes sujets illustrés comme des histoires où chaque image isolée était vraiment forte. Dans « Country Doctor », par exemple, vous vous souvenez de chaque image. Ils ne liaient pas seulement des images entre elles – chacune était forte, et chacune pouvait être autonome. Je pense que chaque photo doit pouvoir être présentée seule ; il n’a pas besoin des autres images pour soutenir son propos ou pour raconter une histoire.

Mary Ellen Mark

La recherche de photos exceptionnellement fortes est permanente, c’est finalement la seule activité qui m’intéresse vraiment en photographie. Mais pour pouvoir raconter une histoire, je peux parfois me laisser entraîner vers des photos qui sont moins importantes, et utiliser des photos qui ne méritent pas d’être publiées.

Je sais que je ne devrais publier que mon meilleur travail. Cela aiderait le niveau général de mes productions. C’est en étant exigeant que l’on peut espérer atteindre ce niveau et prendre des photos iconiques. Mary Ellen Mark en a eu tellement tout au long de sa longue carrière, c’est une inspiration merveilleuse pour repousser ses propres limites.

Photo Mary Ellen Mark

Photo Mary Ellen Mark

Universalité des photographies

Ce que j’essaye de faire, ce sont des photographies qui soient universellement comprises… qui transcendent les frontières culturelles. Je veux que mes photographies parlent des émotions et des sentiments de base que nous ressentons tous.

Mary Ellen Mark

Cette réflexion me paraît essentielle. L’utilisation de la symbolique en photographie est cruciale pour transmettre une émotion. La plupart des symboles auront une résonnance différente selon les spectateurs d’une photo, selon leur culture, leur origine, selon tout ce qui constitue leur subjectivité.

Cependant, il est possible de faire appel à une symbolique universelle, de transmettre des émotions qui seront reconnues par tous et probablement pour toujours.

Photo Mary Ellen Mark
Photo Mary Ellen Mark

Avoir un point de vue

Je ne pense pas que l’on puisse être un observateur objectif. En créant un cadre, vous sélectionnez, puis vous modifiez les images que vous souhaitez montrer et vous êtes à nouveau sélectif. Vous développez un point de vue que vous souhaitez exprimer. Vous essayez d’entrer dans une situation avec un esprit ouvert, mais ensuite vous vous forgez une opinion et vous l’exprimez dans vos photographies. Il est très important pour un photographe d’avoir un point de vue qui contribue à une belle photographie.

Mary Ellen Mark

En photographie de rue, vous n’êtes pas un spectateur passif et objectif. Vous êtes un participant actif, vous faites partie de ce que vous photographiez. Il est impossible de rester neutre, ne serait-ce que par l’édition de photos et ce que vous décider de montrer.

Mais cadrer une photographie c’est déjà éditer, car vous choisissez ce qui sera dans le cadre par rapport à des millions d’options. Si vous ne pouvez être neutre, choisissez un point de vue et mettez de vous même dans vos photos. Je crois que l’on photographie toujours qui on est.

Photo Mary Ellen Mark
Photo Mary Ellen Mark

Être soi-même

Tout le monde me demande comment je fais pour que mes sujets s’ouvrent à moi. Il n’y a pas de formule magique. C’est juste une question de qui vous êtes et comment vous parlez aux gens – d’être vous-même. Vos sujets ne vous feront confiance que si vous êtes sûr de ce que vous faites. Ils peuvent le sentir immédiatement. Je suis vraiment dérangé par les photographes qui abordent d’abord un sujet sans appareil photo, essaient d’établir une relation personnelle, puis sortent leur appareil photo. C’est trompeur. Je pense que vous devriez simplement vous présenter avec un appareil, pour clarifier vos intentions. Les gens vous accepteront ou non.

Mary Ellen Mark

Il n’y a pas de secret, pour réussir des portraits ou des reportages qui dépassent l’ordinaire, il faudra passer le temps nécessaire avec les personnes concernées. Les photos de Mary Ellen Mark nous montrent qu’il est important d’expliquer sa démarche, d’être sincère et transparent.

En d’autres termes, il convient d’être soi-même. La photographie, c’est ce à quoi j’ai accès, au premier comme au second degré.

Photo Mary Ellen Mark

Photo Mary Ellen Mark
Photo Mary Ellen Mark

Auteur : Mary Ellen Mark

Un florilège des clichés de Mary Ellen Mark, qui a beaucoup travaillé sur l’Amérique pauvre, le handicap, les prostituées de Bombay…

Mary Ellen Mark,

Née le 20 mars 1940 à Philadelphie et morte le 25 mai 2015 à New York, est une photographe américaine connue surtout pour ses reportages au travers des États-Unis, dans lesquels les portraits occupent une place prépondérante.

Mary Ellen Mark commence la photographie à 9 ans, puis s’intéresse au dessin et à la peinture lors de son passage au lycée, puis à l’université de Pennsylvanie. Elle travaille alors en tant que freelance dans les années 1960. Son diplôme en poche, elle obtient une bourse pour partir photographier en Turquie puis en Europe pendant un an.

Elle publie dans les magazines américains les plus réputés : LIFE magazine, The New Yorker, Rolling Stone, Vanity Fair

Elle fait partie de l’agence Magnum entre 1977 et 1982 avant de travailler à nouveau comme indépendante

Travaillant principalement en noir et blanc, M. E. Mark a pour thèmes de prédilection les exclus de la société : pauvres, fugueurs, prostituées, drogués, prisonnières ; souvent aux États-Unis, elle s’est aussi intéressée à l’Inde à plusieurs reprises (notamment auprès de Mère Teresa[1]. En 1984, le Sunday Times Magazine a publié ses images en couleur sur la population blanche du Zimbabwe[2].

Elle construit ses reportages sur le long terme en suivant certaines familles pendant des années (ainsi on a pu suivre « Tiny » enfant, adolescente, puis mère). Cette méthode la classe parmi les documentaristes, plutôt que les journalistes : elle a quelques fois liée des liens forts avec ses sujets (cette affections est visible dans ces photos), mais a aussi suivi des membres du KKK ou des « nations aryennes », dans leur vie quotidienne, chez eux ou en famille.

Elle se défend pourtant de raconter des histoires : « je ne veux pas être qu’une photo-essayiste, je suis plus intéressée par une image isolée… une que je juge suffisamment bonne pour être présentée seule. » Elle photographie toujours avec humanisme, au point qu’on la classe parfois parmi les portraitistes. Rarement posés, ces portraits sont souvent faits au grand-angle pour placer le sujet dans son contexte. Mark est aussi très attentive à la qualité technique de ses images :

« Un bon tirage est essentiel. Je veux prendre des images documentaires fortes qui soient techniquement aussi bonnes que n’importe lequel des meilleurs tirages techniques, et aussi créatives que les meilleures photographies artistiques[3]. »

On peut rapprocher son travail sur son propre pays de celui de Dorothea Lange trente ans plus tôt.

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